22 août 2014
ils n'ont rien
n'ont rien à nous dire à nous offrir n'ont rien à attendre car la force de leurs angoisses peut porter nos objets à l'incandescence
24 octobre 2013
Quand l'étale
quand l’étale d’un ciel absolu broie la terreque la surface de l’eau grise est ballotéede rides lumminescentes que haut et basse confondant dénoncent toutes perspectivesils sortent de chez eux s’installent au bord des maresredoutent l’agitation brusque de la pluieimmobiles s’assoient silencieux demeurentregards noyés d’un vide infini s’épuisentà suivre la trace de leurs regards sur l’eau
09 août 2013
frissonnants
frissonnants à l’orée des nuits ils vivent leur vie comme un rêve incertain et sombre d’où perplexes immobiles ils regardent ils guettent sous l’immuable les possibles interrogent que peut-il arriver pourtant sous la fixité lente des étoiles ils attendent ne font rien savent inquiets que ce n’est qu’un répit du temps et si dans le fond de leurs yeux brûle une flamme la nuit est froide qui les garde
05 août 2013
ils sont venus
ils sont venus sans attendre quiconque sont venus sont l’attente de tous se sont créés échos murailles se sont multipliés enrichis de leurs actes se sont tant extériorisés qu’à l’intérieur d’eux-mêmes ils ne sont plus qu’extérieur hurlant au long de nos rues l’ébranlement si douloureux de leurs questionnements se sont détruits sont devenus cette scène publique où tout autre acteur veut mesurer sa pièce
28 juin 2013
des siècles durant
des siècles durant bravant les plus grands dangers au cœur des villes les plus noires ils s’installent à l’affût pareils aux pierres du sol ils attendent guettent portés par leur besoin d’une capture aveugles et sourds la proie seule bat en leurs cœurs qu’elle vienne que dans une parfaite maîtrise des sens ils parviennent à la fasciner qu’ils réussissent et dans une dernière orgie d’implosion douloureuse ils découvrent soudain que vers une autre proie s’est tendu leur désir
05 mai 2013
ils auraient voulu
ils auraient voulu ouvrir toutes les cages libérer les grands fauves voir observer la vie inattendue laisser venir toutes brutalités toutes rages individus superbes ils auraient voulu lâcher la vi olence entendre dans les rues tous nos cris d’effroi l’horreur du changement entendre et attendre impatients blêmes les pleurs les vieilles peurs crevant nos visages l’horreur flots boueux brassant nos molles habitudes ils auraient tant voulu tout mettre en balance
03 mars 2013
le vent souffle
le vent souffle si fort ils savent que le vent souffle ils attendent guettent espèrent quelque chose d’autre un changement une venue car le vent souffle siffle remuant les toits noirs ils crient implorent angoissés impatients fermés dans leur chaleur leur confort prient le vent d’éventrer leurs maisons éclater leurs murs ils attendent la venue des messagers de l’air
05 février 2013
comme
comme un glaçon entre les pierres juste en haut au ras du plafond un reflet pâle comme fissure de lumière ou rayon tremblant goutte lueur bulle d’eau une clarté d’attente évanescente êtres au sang froid humbles et craintifs ils vivent là dans l’égoutture
21 janvier 2013
d'abord ils croient
d’abord ils croient en des religions et sous le mystère des nombres défrichent des messages divins puis devant l’absolu du silence se tournent vers l’architecture l’art la musique et la poésie mesurent comptent rythment leurs mots sans aucune lassitude la vanité de leurs écoles seule les pousse vers la science alors le besoin de savoir les taraude ils mesurent les astres calculent le nombre le poids de leurs métaux s’épuisent en d’infinies recherches et oublient les urgences du monde viennent alors à l’économie spéculent comptent... [Lire la suite]